FOIX et son imprenable forteresse
Enchâssée dans l’écrin pyrénéen, la petite cité de Foix palpite au pied de son château fort du XIIème siècle.
L’imposante silhouette féodale domine la ville qui était au cœur de l’Ariège au Moyen âge.
Perchées sur leurs rochers, les trois tours et l’impressionnante muraille médiévale demeurent un symbole très fort pour les habitants qui appellent inquiets, les employés du château quand plongées dans le brouillard, elles disparaissent de leur horizon. C’est comme si on leur arrachait une montagne, s’amuse sa conservatrice, avant de conclure : « c’est vrai qu’il a quelque chose de rassurant même si pendant plus de 2 siècles il a eu mauvaise réputation ». Foix a servi de garnison et de prison, et a vu pousser des bâtiments pour héberger les prisonniers.
Reste que les Fuxéens sont viscéralement attachés à cette forteresse imprenable : « El castels es tan fortz qu’el mezis se defent » « le château est si fort qu’il se défend par lui-même » disait-on au Moyen Age. Voici le berceau de la famille du Comté de Foix, qui marquera quelque pages d’histoire de France avec ses enfants prodiges, Henri IV et Gaston III de Foix-Béarn plus connu sous le nom de Gaston Fébus.
« le château est si fort qu’il se défend par lui-même » disait-on au Moyen Age.
L’édifice actuel a fait l’objet d’un immense chantier de rénovation, mais il n’a pas été détruit comme Montségur dont il fallait éradiquer tout souvenir de résistance. Au vide abyssal de l’un répond le trop plein de l’autre. Un parti pris étonnant en France : tout le mobilier intérieur a été reconstitué, celui d’origine peut se découvrir en partie au musée.
Résultat, au château, tout est à disposition des visiteurs, sièges, tables, lits, armes, armures, et autres objets de la vie quotidienne y compris les casques, et les cottes de mailles. Une aubaine pour les amateurs qui peuvent toucher, tester le confort des sièges, soupeser et même enfiler une vraie cotte de mailles, ou porter un casque. C’est aussi l’occasion de découvrir qu’au Moyen-âge les meubles n’étaient pas patinés.
Tout a été réalisé sur mesure, le fruit d’un long travail d’archivistes et d’inventaires des différentes collections médiévales répertoriées. On a également respecté les bois d’origine, le chêne et le châtaignier. Force est de reconnaitre que cette scénographie qui irritera sans doute les puristes, ravit tous les touristes qui ont envie de se prendre pour Gaston Fébus, et nous rappelle qu’à l’époque le mobilier était aussi neuf !
Ces reconstitutions y compris celle de l’imposante cage à écureuil, (sorte de grue médiévale,) dans une des cours, permet d’ appréhender l’ ingénierie médiévale, et d’en comprendre le fonctionnement puisqu’elle tourne trois fois par jour. On salue cet aspect de l’histoire du Moyen Age qui passe souvent à la trappe. Et ce d’autant plus qu’elle est unique à fonctionner ainsi en Europe.
Ne ratez pas la grande salle d’apparat, la chambre du comte, le scriptorium, le cachot et n’oubliez pas de grimper au sommet de la tour ronde, l’une des deux tours accessibles au public. Ses escaliers distribuent au passage de superbes pièces voutées. La grimpette se mérite car les marches inégales coupent le souffle, mais on est récompensé à l’arrivée, l’horizon se respire à plein poumon.
De nombreux ateliers participatifs et ludiques vous sont proposés pour apprendre le maniement de l’arbalète et autres armes de guerre, vous pourrez aussi apprendre à tailler la pierre ou les rudiments de la forge.
Dès cet été « les apéros chez Gaston » permettront de jouer les prolongations en arrosant la visite de vins médiévaux dans la salle des banquets…
A Boire !
Il est prudent de réserver.
La billetterie sera en ligne dès juillet. Des soirées Cluedo sont également prévues tout l’été.
Texte: Anne Sarbel
Photos: François Millo