Léonard de Vinci
« Léonard de Vinci. L’invention de l’anatomie »,
Amboise, Château de Lucé
9 juin, 17 septembre 2023
L’exposition, présentée au Clos Lucé, plonge le visiteur au cœur des années de Léonard anatomiste et de l’émergence de nouvelles méthodes scientifiques comme la dissection. Trente ans d’une quête absolue afin de percer le mystère de la vie et de décrypter le corps humain dans sa mécanique, son mouvement, son fonctionnement organique.
Un parcours didactique, pluridisciplinaire, étonnant où se mêlent livres d’époque, dessins originaux du XVIe de disciples de Léonard de Vinci, fac-similés, maquettes anatomiques, instruments de dissection, installations et vidéo 3D animées. Tout cela pour faire découvrir au visiteur l’anatomie du corps humain dans les pas de Léonard de Vinci, anatomiste !
Un parcours insolite à travers les premières études concentrées sur l’anatomie superficielle et marquées par la lecture des travaux de Galien aux dissections de cadavres au tournant du XVIe siècle, les études anatomiques de Léonard de Vinci représentent l’une des plus importantes contributions à la science de l’anatomie de la Renaissance. Ces études devaient servir à un traité de l’anatomie que Léonard ne publia jamais. Par ce dévoilement du corps qui va de pair avec sa découverte des secrets de la nature et de l’univers, Léonard de Vinci se lance un défi sans fin.
Un parcours au gré des grandes thématiques de recherche de Léonard : analogie entre le microcosme du corps humain et le macrocosme du corps de la terre, proportions du corps humain, mécanique du corps (les os, les muscles et les tendons) apparentant ce dernier à une machine, logique des sens (notamment de la vision) et toutes les fonctions corporelles (digestion, respiration, circulation sanguine, reproduction). L’exposition se termine sur les rapports étroits entre les recherches anatomiques et l’œuvre picturale de Léonard de Vinci.
Un parcours qui questionne : Comment Léonard a-t-il pu reproduire le corps humain avec autant de précision ?
Convaincu de l’importance d’une approche quantitative pour percer les secrets du corps humain, Léonard a, de lui-même, élaboré une méthode originale de dissection procédant par couches ou par tranches ou encore par un regard tournant autour de l’objet (une méthode de sculpteur) avant d’opérer une synthèse. Contrairement à l’opinion communément répandue, Léonard n’a pas réalisé ses dissections en secret, mais bien au cœur des hôpitaux et en complet accord avec les autorités politiques et religieuses, du moins jusqu’à ce que ses idées matérialistes entrent en contradiction avec les bulles pontificales notamment à propos de l’embryologie.
« Et tout ce que tu feras pour ce côté de la main, tu le referas pour les trois autres, à savoir la partie intérieure ou palmaire, la partie dorsale et la partie des muscles extenseurs et fléchisseurs. Dans le chapitre sur la main, tu procèderas donc à trente démonstrations ; et il te faudra en faire autant pour chacun des membres. Ainsi, tu acquerras la connaissance complète. » Léonard de Vinci, extrait du codex de Windsor, (LR1906r)
Un parcours qui ose aller plus loin : plus loin dans la compréhension de la méthode de travail de Léonard, une salle complète dédiée à la dissection est reconstituée. Reconstitution qui ne manquera pas d’étonner et de surprendre le jeune public.
La méthode de dissection de Léonard est décryptée par un dialogue inédit entre ses dessins anatomiques et l’imagerie médicale d’aujourd’hui, révélant ainsi leur grande précision pour l’époque. Les vues de scanner ou d’IRM se confrontent aux célèbres planches de la collection Windsor et des codex Leicester et Huygens (fac-similés). L’art de Léonard révèle une stylisation incomparable qui apporte la clarté nécessaire à ses illustrations didactiques. Il devient aisé de percevoir ses qualités de sculpteur dans les études issues de la dissection tridimensionnelle, notamment ses représentations du fœtus, du crâne ou de l’épaule.
Un parcours qui conduit du dessin anatomique à l’œuvre d’art.
La dernière partie de ce parcours passionnant se concentre sur le lien intime qui lie le regard du scientifique à celui de l’artiste lorsqu’exactitude anatomique rime avec beauté plastique. Cette étude assidue du vivant sert sa quête absolue dans la peinture : peindre les vibrations de la vie pour s’approcher du mystère de celle-ci. Une vidéo réalisée par le Laboratoire de Traitement de l’Information Médicale de Brest montre les squelettes en 3D des apôtres de La Cène afin de mettre en lumière la position des corps. Chaque image respecte scrupuleusement l’attitude des personnages. Ainsi, le visiteur prend-il la mesure des connaissances en biomécanique de Léonard et de leur restitution dans son travail de peintre.
Olivier Sernac – Olivier.serna@c-la-vie.fr
Maylis Nicomède Consultante RP C LA VIE – L’AGENCE DE COM
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