Page 22 - Carnet de Voyage N°4
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Les livres que l’on a aimés
bouleverser la vie de toute une famille. Des personnages tous liés entre eux par des intérêts fi- nanciers, économiques, sociaux et affectifs, vont se dévoiler sous des aspects terribles de cupidi- té, de jalousie, de désir de ven- geance et de corruption ! Une vision peu reluisante de la socié- té, de ses dessous, de ses travers. Mené comme un thriller ce ro- man tient le lecteur du début à la fin malgré quelques difficultés quelques fois à suivre tous ces personnages dont les destins se croisent. A lire sans modération sans se laisser effrayer par les 540 pages.
Faire mouche
Vincent Almendros
Les éditions de minuit
Un roman intense qui laisse interrogatif jusqu’à la fin. Une écriture fine à lire sur la pointe des pieds. Retour aux sources, àsesorigines,auvillagedeson enfance dans lequel Laurent se sent étranger. Claire l’ac- compagne, elle remplace Constance qui a abandon- né Laurent. Personne n’ayant connu Constance, la substitu- tion ne sera jamais découverte. Pourtant...
Pas plus son oncle que sa mère, sa cousine et les autres ne sau- ront jamais. Beaucoup d’indif- férence entre les gens de cette famille, étrangers les uns aux autres... Laurent se devait de re- venir pour le mariage de sa cou- sine, revenir avec Constance. Un retour qui va faire mouche !
Les Loyautés
Delphine de Vigan
Editions JC Lattés
Delphine de Vigan plonge le lec- teur dans un monde quasi autiste. Personne n’entend Hélène, le per- sonnage central, personne ne la comprend et chacun la croit un peu... dérangée, perturbée. Et si elle avait raison envers et contre tous ? Et si vivre de façon «lisse», sans jamais se dévoiler, sans ja- mais entendre, sans jamais accep- ter était la garantie d’une vie sans aspérité?Aquelprix?Celuidela dissimulation, de la surdité et de la cécité. Un roman intimiste, déli- cat, éveillé qui force le questionne- ment personnel. Un ouvrage au message fort, quant à l’attention, au regard et la protection à porter aux enfants, aux ados et aux plus faibles. Un roman subtil.
L’homme surnuméraire
Patrice Jean
Editions Rue Fromentin
Un homme pas si mal, bon père, bon mari, tranquille, respecté. Serge. Au fil du temps, son aura tombe, femme et enfants ne le «calculent» plus, il devient un être inexistant, transparent, inodore et sans saveur, en un mot inutile ! Un pseudo intello, chômeur, au- teur de troisième zone, profiteur et opportuniste. Clément.
Plusieurs personnages vont croi- ser leurs plumes sous celle de l’au- teur. Quelques clichés comme le féminisme, l’androphobie, le so- cialement correct, les critiques prétentieux, les intellos souffrant d’un complexe de supériorité. Des destins incompatibles qui fi- niront par se retrouver. Un roman construit comme une œuvre ar- chitecturale qui aurait pu donner le jour à deux ouvrages diffé- rents ? Non, ces destins parallèles dévoilent des micros sociétés et finissent un jour par se croiser. Patrice Jean fait preuve, au tra- vers de «L’Homme Surnuméraire», d’une imagination à la fois origi- nale, créative, habillée d’un véri- table souffle romanesque.