Page 41 - AFJET Carnet de Voyage N°9 Eté 2020
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La Promesse de l’Aube de Romain Gary : J’irai revoir Varsovie ! Dans cette autobiographie, Romain Gary nous retrace sa destinée marquée dès le départ par la volonté absolue de sa mère d’en faire un Grand Homme. L’amour démesuré que Nina Borisvoskaia, extra- vagante et excessive, porte pour son fils, brillant et drôle, va lui permettre de réali- ser les ambitions folles qu’elle nourrit pour lui. Dès le début du livre je m’évade en Litua- nie où Nina, alors jeune comédienne de second plan donne la vie à celui que les lauriers de la célébrité couronneront sous le nom de Romain Gary. Lors de la sépara- tion de ses parents, à leur retour de Wilno, Romain ira vivre avec sa mère à Varsovie qu’il suivra également lorsqu’elle arrivera sur la Côte d’Azur, à Nice, avec pour seuls bagages son fil adoré, âgé de quatorze ans, et sa détermination de mère juive à lui for- ger un destin français. Varsovie, capitale tentaculaire de la Po- logne, avec son architecture extrêmement variée, des églises gothiques et des palais néoclassiques aux blocs d’immeubles de l’ère soviétique et aux gratte-ciels mo- dernes, reflète son long passé mouve- menté. Je me vois déambulant au sein de la vieille ville qui a été restaurée après avoir été massivement détruite lors de la Seconde guerre mondiale. Sur la Place du Marché, avec ses bâtiments pastels et ses terrasses de cafés, je fais une halte avant d’aller flâner sur les berges de la Vistule si chères aux étudiants assoiffés. Sur la rive droite, Praga, entre ruines et renaissance, est une petite fenêtre sur ce à quoi pou- vait ressembler le Varsovie d’avant. Il suffit que je m’évade dans ce quartier populaire et bohème, en plein renouveau, pour que mon rêve éveillé devienne réalité. - J’irai revoir Varsovie! Bonjour Tristesse de Françoise Sagan : Farniente sur la Côte d’Azur ! Sur ce sentiment inconnu dont l’ennui, la douceur m’obsèdent, j’hésite à apposer le nom, le beau nom grave de tristesse... Dès les premiers mots, je suis conquis par le style de la romancière, puis je sympathise avec les personnages et je me laisse embarquer dans le décor azuréen. La villa est magnifique, l’été brûlant, la Méditerranée toute proche. Cécile a dix-sept ans. Elle ne connaît de l’amour que des baisers, des rendez-vous, des lassitudes. Son père, veuf, est un adepte joyeux des liaisons passagères et sans im- portance. Ils s’amusent, ils n’ont besoin de personne, ils sont heureux. La visite d’une femme de cœur, Anne Larsen, intelligente et calme, vient troubler ce délicieux désordre. Comment écarter la menace ? Dans la pinède embrasée, un jeu cruel se prépare. Déchirée entre le remord et le culte du plaisir, la petite mu- sique de Sagan va faire des siennes. Je ferme les yeux après la lecture et je vois aussitôt la beauté du littoral médi- terranéen aux alentours de Saint-Tro- pez, ce village mythique connu dans le monde entier... cette belle villa sur la Côte d’Azur, la fragrance des pins, leurs ombres dans la forêt lumineuse. Et je vois défiler devant moi la baie de Pam- pelonne, réputée pour sa longue plage de sable fin, Port Grimaud cité lacustre aux maisons colorées, Ramatuelle village perché typiquement provençal, Grimaud village médiéval dominé par les ruines de son château, Gassin, Cogolin, Sainte Maxime, le massif de l’Estérel avec ses paysages de falaises, d’îlots et de roches rouges, tous ces lieux de rêve qui em- pêchent de sombrer dans la morosité. Didier Galibert afjet- Carnet de voyage Eté 2020 41 association française des journalistes et écrivains de tourisme - Un besoin d’air s’imposait à moi -