Page 12 - AFJET Carnet de Voyage N°9 Eté 2020
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  du Café de France, à mon arrivée à Riez. « Pitchou- nette, d’où tu viens, comme ça ? » Voilà 3 décades que le qualificatif ne m’avait plus été attribué : Je suc- combe au charme de Jeannot sur le champ ! Au comptoir, sous les yeux amusés de Kaki, le village se retrouve dans ce bistrot des platanes, pour par- ler de chasse, de truffes, de sécheresse et de coins à champignons. Comme le narrateur de « Dernier arrêt avant l’automne », je m’ancre dans ce lieu de vie où « ça bourdonne de conversations, d’appels, de frater- nelles claques dans le dos, de rires sonores ». Ca sent bon aussi le pastis et les plats mijotés. Jeannot m’emporte dans la Provence d’antan, celle d’un artisan d’origine italienne, dynastie de bouchers installée depuis 4 générations au village de Puimois- son. Les italiens en Provence : une si longue histoire! De Rome à la 2e guerre mondiale, ils ont traversé les Alpes parfois à pied et sans chaussures, ont fait leur place en travaillant la terre, avant d’acheter un do- maine ou un commerce. Je quitte le comptoir luisant du Café de France les joues roses, l’estomac lesté d’un «pieds et paquets", le sac rempli de caillettes maison et l’optimisme à toute épreuve. « Quand on se lève le matin, on est libre de 12 afjet- Carnet de voyage Eté 2020 association française des journalistes et écrivains de tourisme Allées Gardiol RIEZ voir ce qui nous manque, ou ce qu’on la chance d’avoir ! » conclut Jeannot. Pas question de s’apitoyer sur son sort ! Encore moins de divulguer les coins à champignons... La Librairie d'Anne et Pascal est bien là, "pour de vrai" Il faut que je sache si elle existe ‘pour de vrai’ : la librairie de Pascal, ami intime du narrateur. Je trouve en effet la Maison de la Presse, un peu plus haut, le long de la promenade ombragée des Allées, sous les platanes centenaires. Je marque un temps d’arrêt sur le pas de la porte. Est-ce le lieu que le narrateur décrit avec passion ? Je vois les piles de livres qui s’étirent jusqu’au plafond, les voûtes ornées de fiches de lec- ture multicolores. Mince, tout est vrai ! Je retiens mon souffle. Vais-je rencontrer Pascal, au rôle prépondé- rant dans le roman ? « Il est en vacances » me répond sa charmante employée. On ne peut pas gagner à tous les coups. En attendant, je me perds avec délectation entre les « coups de coups de coeur » des maitres des lieux. A 50 ans je m’offrirai 50 livres. 


































































































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