Page 10 - AFJET Carnet de Voyage N°10

d’Alsace développe un caractère minéral mêlant des arômes de pierre à fusil, de roches à une légère sali- nité... Les Riesling Grand Cru no- tamment se bonifient en bouteille pendant des décennies. Ils expriment alors pleinement dans leurs arômes et leur structure l’empreinte du ter- roir.
Histoire de terroir
La vigne est une plante très ancienne en Europe. Mais ce n’est réellement qu’à l’époque romaine qu’elle fut domestiquée et cultivée. Il faut dire qu’ils en raffolaient et avaient l’am- phore facile d’autant plus que l’eau était rarement saine. C’est suite à l’invasion romaine au
Ier siècle av. J.-C. et à
l’implantation durable
des Romains dans les
siècles suivants qu’est
véritablement née la
viticulture en Alsace,
plus précisément sur le piémont vos- gien, qu’on appelle aussi collines sous vosgiennes.
Le microclimat de la région s’y prête bien, ainsi que la nature géologique des sols, qui sont plutôt chauds du fait de leur exposition et naturellement drainés grâce à la pente. En outre, les montagnes vosgiennes le protègent du vent et de la
pluie.
Après de nom-
breuses an-
nées de déclin,
c’est au Moyen
Âge que le vi-
gnoble renaît.
La christiani-
sation y joue
pour beaucoup
et la région est
marquée par la
figure de Sainte
Odile, patronne
de l’Alsace. Des
domaines épis-
copaux et mo-
nastiques se forment sous les règnes des Mérovingiens et des Carolingiens. En l’an 900, plus de 160 villes ou vil- lages cultivaient déjà la vigne.
Au XVIe, le vignoble atteint son apo- gée. Il jouit d’une grande renommée
et ces vins sont livrés dans tout le Saint Empire mais aussi aux Royaume-Uni et dans les pays d’Europe du nord.
Mais la Guerre de Trente ans (1618-1648) interrompt brutalement cette période de prospérité, le vignoble al- sacien est alors entièrement détruit. Les décennies sui- vantes sont difficiles, difficul- tés liées à l’instabilité politique et à l’arrivée de ma- ladies ravageuses. Parmi elles, le Phylloxera à la fin du XIXe siècle.
Le vignoble renaît à la fin de la première guerre mondiale (1914-1918). Les vignerons dé- veloppent une politique qualita-
tive qu’ils amplifient à la sortie de la seconde guerre mondiale (1939-1945) en mettant en place des délimitations du vignoble et des règles de production plus strictes. En 1962, le vignoble est classé Appella-
tion d’Origine Contrôlée.
En 1975, l’AOC Alsace Grand Cru est reconnue. Progressivement, les meilleurs coteaux de la région sont
d’un vin plus écologique, biologique et respectueux de son environnent.
Aujourd’hui, le vignoble alsacien s’étend sur 119 communes, environ 170km de longueur, partant de Thann, près de Mulhouse jusqu’à Marlen- heim, près de Strasbourg et se com- pose de 15535 hectares produisant annuellement plus de 150 millions de bouteilles.
La ville de Colmar, au centre du vi- gnoble alsacien, est considérée comme la capi- tale du vignoble. C’est deve- nu au fil des siècles une in- dustrie puis- sante, source de richesse pour la région et vecteur tou- ristique, grâce notamment à la Route des Vins (inaugurée en 1953) et aux
nombreux
sentiers viticoles.
Le Midi de l’Alsace
C’est à Mittelwihr, un des hauts lieux du vignoble alsacien, situé entre
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Les romains, raffolaient du vin et «avaient
l’amphore facile»
classés Grand Cru.
En 1976, le Crémant d’Alsace devient Appellation d’Origine Contrôlée.
Ce début de XXIe siècle et les évè- nements qui lui sont liés, amène les viticulteurs à un autre tournant : celui