Page 16 - Carnet de Voyage N°4
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La grande originalité du Bou- chot est là. Non seulement, ce «retour» à une écoute de la Na- ture comme respiration du corps, mais un travail de l’esprit très concret en association avec les entreprises et les salariés, de tous milieux professionnels et de tous niveaux pour apprendre à travail- ler autrement.
Côté Nord Ouest
 La grange en toute convivialité attend les visiteurs
Pour cela, tout est possible pour organiser réunions rencontres, échanges, dans l’étable réamé- nagée très agréablement ou même dehors, ouvrant ainsi le champ des possibles. C’est en sortant du cadre, sans se sentir en danger, mais tout au contraire dans un environnement bienveil- lant et chaleureux que l’on peut se changer soi-même
Entrons dans la cuisine lieu de recettes culinaires autant que de recettes de bavardages. Au- trefois lieu d’échanges et pièce principale de vie, le système de la cuisine «bourgeoise» a isolé et réduit ce lieu aux activités cu-
La cuisine, le cœur de la maison
linaires. Aussi, c’est en remettant la cuisine au centre de la vie de la maison par la présence de di- verses tables, de livres, d’objets et d’outils anciens, mémoires vives de notre humanité que s’encou- ragent des discussions sans fin que les hôtes provoquent en sus- citant la confrontation de divers points de vue, parfois complé- mentaires, parfois plus animés.
Le style se retrempe Lorsque nous le plongeons Dans cette eau sombre où rampe Un esprit sous les joncs.
Et si notre nouvelle frontière si chère à Kennedy était la pla- nète Terre ?
L’histoire de la Nature est aussi l’histoire des Hommes. Si le pa- léolithique, qui pour mémoire, il y a trois millions d’années, a vu le développement des groupes de chasseurs cueilleurs, premier système de subsistances de l’espèce humaine, la sédentari- sation des communautés a vu cette même espèce se mettre à «organiser» et à se «servir» de la Nature en la «pliant» à sa volonté. Le jardin dit «à la française» de Versailles, Villandry ou d’ailleurs, qui pourtant nous donne à voir des espaces magnifiés, repré- sente une expression ultime de ce qui pourrait être, au fond, le comble d’une chirurgie esthé- tique agricole qui n’a donc rien de naturel.
Anne et Jean-Philippe n’ont de cesse que de réaffirmer cette conviction : ce n’est tant par les opérations médiatico-politiques que les choses bougeront, que par la multiplication des actions locales, anonymes, à l’initiative de personnes qui se retroussent les manches. Les scientifiques nous entrainent dans la peur et un processus d’inévitabilité mor-
tifère qui ne donne plus d’espoir. Pourtant cet espoir existe. Et s’il suffisait d’agir avec le cœur plu- tôt que de laisser notre humanité se laisser régenter par la tech- nique ? La nouveauté d’un lieu d’expérimentation comme l’Eco- lieu du Bouchot donne à voir une organisation bienveillante et généreuse de la vie de l’Homme avec la nature.
Le message ? Revenir à la na- ture c’est découvrir de nouvelles odeurs, de nouvelles recettes, la gourmandise et le partage, base de toute tablée réussie. Par cette luxuriance, c’est aussi nous ré- approprier notre vie et refonder notre humanité.
Viens, pour peu que tu veuilles Voir croître dans ton vers
La sphaigne aux larges feuilles Et les grands roseaux verts.*
Anne-Hélène Despois Naturaliste-Conférencière.
  Comment s’y rendre
Depuis Paris : A10 puis A71, Sortie Lamotte Beuvron Depuis Clermont-Ferrand : A71, Sortie Salbris
Depuis Paris-Austerlitz, Gare SALBRIS si train direct
Si changement à Orléans ou Vierzon, Gare NOUAN LEFU- SELIER
Un taxi ou un membre de la tribu peut venir vous prendre à la gare.
www.lebouchot.com
A lire & A écouter.
Victor Hugo : «Fuite en So- logne», extraits du poème dédié à Marante
Laurent Gounelle «Le philo- sophe qui n’était pas sage» George Sand «La mare au diable»
Philippe Prévot «Histoire des Jardins», Ulme








































































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