Page 7 - Carnet de Voyage N°4
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Côté Nord Est
Jean Carolus (1575-1634), premier journaliste d’europe
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 Le 550e anniversaire de la mort de Jean GUTENBERG (ca 1400- 1468), inventeur de l’imprimerie, a été tout spécialement célébré à Strasbourg l’an dernier, car c’est dans cette ville qu’il a commen- cé ses recherches, abouties à Mayence.
Comme l’a écrit en 2005 Jean Pierre Kintz dans la conclusion de son étude1 dont s’inspire cet article, «dans une ville où 94 im- primeurs avaient œuvré depuis l’in- vention de la typographie l’esprit d’innovation était nécessairement encouragé... Johann Carolus... eut l’idée de mettre le procédé au service de l’information.»
Qui était ce Carolus ?
Fils de Georg CARL, dit CAROLUS, pasteur à Muhlbach, près de Munster, de 1574 à 1586, il y est baptisé le 29 mars 1575.Son parrain est Jeremias SCHÜTZ, secrétaire de la Ville de Munster. Sa mère est une certaine Maria, veuve de Georg JUNG, premier pasteur en date de Muhlbach. Elle s’était remariée le 1er juin 1574 avec le successeur de son premier mari.
Ayant appris le métier de re- lieur, peut-être déjà à Strasbourg où cet artisanat avait le plus de chances de réussir, surtout, comme il l’a fait, en y joignant la vente de livres, il s’y établit et ne tarde pas à fonder un foyer. Il épouse en effet à Saint-Guillaume le 17 juillet 1599, après une publi- cation datée du 4e dimanche après la Trinité (1.7.1799), Anna,
fille de feu Jacob FROELICH, chanvrier. Elle était alors, note le pasteur en marge de l’acte, en service depuis quatre ans chez les chanoinesses protes- tantes de l’abbaye voisine de Saint-Etienne, paroissiennes de Saint-Guillaume.
bailliage de Stuttgart, s’étaient mariés à Saint-Nicolas le 6 sep- tembre 1568.
Veuf en premières noces de la «sage-femme welche»,Jacob FROE- LICH est alors qualifié de jardinier par le pasteur de Saint-Guillaume qui a proclamé leur prochain ma- riage le 22 août. Il rapporte dans son registre qu’Oschwald KRUG, maître tailleur derrière la cathédrale et beau-frère de la future, lui avait amené les fiancés.
Par son propre mariage, CAROLUS obtient le droit de bourgeoisie le 24 juillet 1599 (Livre II, 387) et s’établit dans la paroisse Saint-Thomas. Il loge sur la place de ce nom, dans une maison qui existe encore, au coin de la rue des Cordonniers, et y tient son atelier. Sa position so- ciale s’affermit avec le temps ; res- ponsable laïque (Kirchenpfleger) de sa paroisse de 1617 à sa mort en 1634, il est en outre élu échevin de la tribu de l’Echasse, puis siège au Grand Sénat en 1629-1630 et 1633-1634.
L’invention de Carolus
Le médecin Théophraste RENAU- DOT (1586-1653) est considéré en France comme le créateur en 1631 de la première feuille pério- dique qu’il intitula La Gazette. Il n’empêche que Johann CARL, dit CAROLUS, l’a précédé, car il im- prima dès 1605 ses Avisen, dont les premiers numéros conservés datent de 1609. Sans reprendre ce qu’en a dit le professeur Kintz, précisons qu’il s’agit de quatre
 Anna a été portée sur les fonts baptismaux de cette même église le mardi 21 août 1571 à 2 heures de relevée, par des notables : Ja- cob RINGLER, apothicaire près du Stockgericht (tribunal crimi- nel), Ursula, femme de Didymus OBRECHT, docteur en droit civil et canonique, et Salome, femme de Niclaus SCHEID, futur bailli de Dabo (Moselle), et fille du négo- ciant Johann MARSTALLER. Selon la coutume, les filles avaient deux marraines et les garçons deux parrains.
Ses parents, Jacob FROELICH, de Montbéliard, et Anna, fille de feu Martin RENTZ, d’Echterdingen,
  1 La création du premier hebdomadaire, 1605, Regards sur l’histoire de l’Alsace, XVIe-XXe siècle, La Petite-Pierre, 2008, p. 435-452. Du même, NDBA, fasc. 6, 1985, p. 461.


















































































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