Page 7 - Carnet de Voyage N°6
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Côté Paris
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aménagement respectant les droits légitimes de tous les usa- gers afin que la Place du Tertre ne se transforme pas en une cantine à touristes.
En attendant, Midani M’Barki, l’un des «doyens» des peintres de la Butte, mais
   Aujourd’hui, de nombreux peintres et croqueurs de «por- traits-minutes» accueillent tout au long de l’année les visiteurs sur le terre-plein central. Ce «carré aux artistes» est divisé en de nom- breux emplacements permettant aux peintres de se relayer.
Des artistes pris en otage
Aujourd’hui, les peintres du site historique et touristique de la place du Tertre s’insurgent contre l’aménagement de la place ini- tié par la Mairie du 18e arrondis- sement qui fait plutôt le bonheur des propriétaires de restaurants de ce lieu fort fréquenté par les touristes. En effet, les quelques restaurateurs qui ont pignon sur rue ont désormais contre-terrasse étendue sur la Place. Les peintres, portraitistes, caricaturistes et sil- houettistes veulent aussi profiter du réaménagement pour revoir l’usage de l’espace public sur les 780 m2 de la place, 150 m2 sont occupés par les artistes et le reste (soit 630 m2) par les contre-ter- rasses déployées d’avril à fin octobre. Les artistes disposent
d’un mètre carré pour deux en échange d’une redevance d’en- viron 600 euros par an..
Un arrêté discret qui fait débat
Selon les artistes, c’est 80% de la place du Tertre qui sera cédée aux contre-terrasses de restaura- teurs. Derrière le projet, la Mairie du 18e évoque l’absence d’ac- cès aux personnes handicapées. Dans un communiqué, le collectif des artistes de la place du Tertre juge cette raison malhonnête. L’association 60 millions de pié- tons a lancé une procédure au- près du Tribunal Administratif qui est actuellement en cours. Le 12 avril dernier, un arrêté est discrè- tement paru au Bulletin Officiel de la ville (BMO) permettant «par exception à l’article DG 10 du titre I et à l’article 4 du titre II» des dé-
rogations spécifiques, afin de vali- der une situation locale adaptant le règlement municipal des ter- rasses parisiennes. L’association 60 millions de piétons vient d’en- gager un référé contre ce qu’elle considère comme une manipu- lation de nature à tenter de léga- liser la situation contre tout bon sens..
Vers un aménagement équitable de la Place Selon les défenseurs du vieux Montmartre, l’idéal serait que les autorités procèdent à un
aussi
du
Paris Montmartre
et fervent défen-
seur de la Place
du Tertre, ne
baisse pas les bras. Il poursuit les démarches en écrivant au Président de la République et au Ministre de la Culture afin de leur exposer toute la situa- tion, et leur faire une demande d’inscription du site du vieux vil- lage de Montmartre, terre des artistes, au patrimoine culturel mondial de l’UNESCO. En date d’aujourd’hui, M. Riester, le Ministre de la Culture, a répon- du avoir saisi sur cette proposi- tion les services concernés de la Direction Régionale des Affaires Culturelles d’Ile-de-France.
Tandis que les défenseurs de l’art de la table brandissent déjà fourchette et couteaux face aux pinceaux de nos sym- pathiques artistes montmar- trois, espérons que les autorités responsables sauront redorer le blason de la Place du Tertre, chère à nos touristes, sinon notre regrettée Cora Vaucaire, qui possède déjà une rue à son nom dans le 18e arrondis- sement de Paris, aurait de quoi se retourner dans sa tombe de- vant cette nouvelle complainte de la Butte.
Didier Galibert
directeur magazine
  












































































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